Abderrahmane Sissako, cinéaste aux semelles de vent (EP1)
Résumé de l'épisode 1
Du Mali à Moscou, de New York Canton, les territoires de vie du cinéaste mauritanien ponctuent, comme autant d'espaces de cinéma, ce portrait auquel il prête sa poésie et son mystère. Né en Mauritanie et élevé au Mali, Abderrahmane Sissako étudie le cinéma au VGIK à Moscou, sous la direction du cinéaste géorgien Marlen Khoutsiev. C'est à la croisée de ces trois lieux, dit-il, que l'esthétique de son cinéma prend sa source. Nourri de cultures diverses, cet intellectuel exigeant révèle son goût des rencontres dans ce carnet de voyage : humble, généreux et curieux des autres, il converse ici avec un policier malien cinéphile, là avec un jeune couple sino-africain. Son inspiration provient de ces moments précieux avec des personnages réels, qu'il met en lumière avec grâce dans ses films. Éternel nomade, il s'apprête aujourd'hui à tourner son cinquième long métrage en Chine, "un pays cher à [son] imaginaire". En arpentant les rues de Canton, le cinéaste tente de saisir les relations qui se jouent entre l'Afrique et l'Empire du Milieu. Sans frontières De Moscou à Nouadhibou, de New York à Canton, où Martin Scorsese et l'acteur américain Danny Glover viennent le saluer en frère, ce portrait poétique, riche d'extraits de films, dévoile la part intime et singulière d'un cinéaste indépendant en passe de figurer parmi les plus grands de son époque. Valérie Osouf se rend notamment sur les lieux où il a vécu et tourné, comme dans la cour de son enfance au Mali, théâtre du film Bamako, la cour, ouvertement politique. Avec pudeur, Abderrahmane Sissako dévoile son processus de création, sa vision de l'Afrique mais aussi ses secrets de tournage.