Histoires d'Israël (EP1)
Résumé de l'épisode 1
Marqués par un quotidien sous tension, mais aussi portés par une grande vitalité créative, dix écrivains israéliens majeurs dressent le portrait de leur pays, et en révèlent les ambiguïtés. "Pour un écrivain, c'est un paradis", assure Eskhol Nevo. Dans les transports où, contrairement aux mutiques Parisiens, les Israéliens s'expriment haut et fort, l'auteur a entendu "des hommes divorcer en direct ou dévoiler des secrets militaires". Israël concentre une telle quantité de tensions, d'identités, de tempéraments et de blessures que le pays constitue une inépuisable source d'inspiration. D'autant que certains auteurs ont grandi auprès d'extraordinaires conteurs. La mère d'Etgar Keret se faisait ainsi un devoir de lui inventer une nouvelle histoire chaque soir. "Pour elle, lire un livre à un enfant, c'était comme lui acheter une pizza pour dîner : ce que faisaient les parents paresseux", raconte-t-il. Ce documentaire donne la parole à dix figures majeures de la bouillonnante scène littéraire israélienne : Amos Oz, David Grossman, Avraham B. Yehoshua, Alona Kimhi, Meir Shalev, Zeruya Shalev, Eshkol Nevo, Etgar Keret, Benny Barbash et Ronit Matalon, disparue en 2017 et à laquelle le film est dédié. Ces auteurs traduits dans le monde entier dépeignent avec humour, sensibilité et lucidité un environnement à la fois hédoniste et hanté par l'Holocauste, le traumatisme des guerres et le quotidien sous tension. Zeruya Shalev décrit aussi les rapports chargés de culpabilité et d'angoisse entre mère et fils, dans un pays où, à 18 ans, "l'armée vous prend votre enfant". Tous voudraient en finir avec l'occupation des territoires palestiniens, et s'inquiètent de choix politiques désastreux qui menacent la survie de leur pays ou, au mieux, le condamnent à "la stupidité", selon Amos Oz. Ce précis de géopolitique à la lumière de la littérature offre un passionnant portrait, choral et subjectif, d’Israël.