Alain Delon vs Jean-paul Belmondo : le félin et le magnifique (EP4)
Résumé de l'épisode 4
Le Samouraï face au Professionnel, Rocco contre le Guignolo... Alain Delon et Jean-Paul Belmondo sont deux figures emblématiques du cinéma hexagonal qui, depuis plus d’un demi-siècle, font l’objet d’une comparaison récurrente. Un Duels de légendes, arbitré non sans humour par Véronique Jacquinet. Comme je l’ai dit souvent, nous sommes complémentaires. La carrière de Jean-Paul n’aurait pas été ce qu’elle est sans moi, et vice versa, parce qu’on ne court pas le 100 mètres tout seul. Ainsi parlait Alain delon, il y a quelques années. Plus qu’un 100 mètres, c’est un marathon que ces deux stars incontestées ont couru. Cinquante ans de carrière, plus de 170 films à eux deux, un césar chacun. Nés tous deux en région parisienne à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ils ont grandi dans des sphères sociales radicalement différentes : un milieu populaire pour Delon, une famille d’artistes nantis pour Belmondo. C’est pourtant Delon qui va se construire une image d’aristo et Belmondo, une de voyou. Charisme à toute épreuve pour le premier, cascades sans filet et gouaille pour le second. En 1958, les deux acteurs déboulent ensemble dans Sois belle et tais-toi de Marc Allégret, associant à vie leurs deux noms dans l’esprit du public. Les médias, eux, vont vite en faire des frères ennemis quand, en mars 1960, les deux jeunes premiers à la beauté insolente se retrouvent propulsés têtes d’affiche à une semaine d’intervalle : Belmondo dans le révolutionnaire A bout de souffle de Godard, Delon dans Plein Soleil de René Clément. Leurs noms sont sur toutes les lèvres, et cette pseudo-rivalité ne les atteint guère, chacun menant habilement sa barque, entre films d’auteur et succès populaires. Delon sait ce qu’il veut, et les rôles qui collent à son tempérament de beau ténébreux, notamment chez Luchino Visconti. Belmondo se cherche, se frotte à Gabin dans Un singe en hiver dès 1961 et entame en 1963 la transition vers Bébel le cassecou (L’Homme de Rio), avec un nouveau détour du côté de la Nouvelle vague (Pierrot le fou).